Le suédois, le norvégien et le danois sont issus de la branche nordique des langues germaniques de l’Indo-européen
contrairement au finnois. D'ailleurs, la Finlande ne fait pas partie de la Scandinavie (sa culture est plus proche des pays baltes et particulièrement de l'Estonie).
Un peu d’histoire
En ce début de XXIème siècle, les 3 langues sont bien distinctes, mais restent suffisamment proches pour être compréhensibles mutuellement.
A l’origine, les différentes langues scandinaves viennent du vieux norrois -la langue des Vikings- dont la forme originelle a perduré sans grande évolution dans l’islandais actuel. C’était une langue à déclinaison, première forme ordonnée de langage, dont la forme originelle était le proto-nordique, sans doute proche de l’indo-européen.
Constituée de différents peuples, il semble que la zone scandinave ait utilisé la même langue, tout au moins des dialectes très proches. A l’ère viking, qui constitue un âge d’or de l’histoire scandinave (800-1100), cette langue reste homogène.
La langue prend une forme écrite sous forme de lettres appelées runes, gravées sur du bois, des os ou des pierres. Les runes comptent selon les périodes et la localisation 16 ou 24 lettres. Elles se constituent en un système phonétique propre au nordique commun dans la péninsule scandinave (actuelles Norvège et Suède), au Danemark, dans les îles Britanniques, en Angleterre, en Islande, aux îles Féroé, Gotland, Håland).
La christianisation, sonne le glas de la culture païenne scandinave. Cependant on transcrit par l’écriture latine les sagas, les eddas et les poésies scaldiques, déjà en déclin dans la tradition orale. Le vocabulaire s’enrichit de mots bas-allemands par les commerçants de la Hanse qui sont le moteur de l’économie des royaumes de la Baltique.
Avec la création des différents royaumes les différences linguistiques s'accentuent. A la fin de l’union de Kalmar qui unit les trois royaumes sous la couronne danoise (1389), des tendances indépendantistes se développent. Mais la Norvège et ses possessions restent sous la couronne danoise. Pour se différencier culturellement, les dialectes régionaux en Norvège devinrent le réservoir culturel des langues du pays. La Suède et le Danemark prennent leur essor et se dotent d’emblèmes nationaux. Le suédois devient la langue de l’élite finlandaise alors que la Finlande appartient à la Suède. Les Suédois ne reconnurent jamais le finnois -langue non indo-européenne- comme langue du pays. En suédois, la Finlande signifie juste que c'est la fin du pays (de Suède). Le finnois est ignoré dans l'Histoire.
Les Danois imposèrent exclusivement leur langue en Norvège pendant presque un demi-millénaire. L’Islande, par son isolement géographique et une politique de préservation culturelle contre l'occupant danois, devint le conservatoire historique et linguistique de ces royaumes en course pour la modernité. L’Islande colonisée par les Vikings norvégiens a préservé sa langue d’origine et les textes païens des vieux mythes et légendes, ainsi que des restes de croyance inchangée depuis des siècles.
Au XVIIème siècle le suédois subit des influences françaises dans les domaines de l’armée, des arts et du mobilier. Le danois en subit également les influences, surtout dans le domaine du commerce mais aussi dans la grammaire et les préfixe et suffixe qui en sont directement issus. Ces influences s’accentuent durant les guerres napoléoniennes.
La brève indépendance de la Norvège (la Suède en prendra le contrôle la même année par union royale.) donne l’occasion aux Norvégiens de se doter d’une constitution et d'une véritable idée d’identité nationale. On y parle alors le bokmål, le "parler des livres", rédigés uniquement dans la langue de l'occupant danois. Mais rapidement dans la quête d’identité nationale via la vague de réforme de l’orthographe, on va chercher à simplifier les langues tout en revenant à des formes plus « norroises » du langage. En Norvège, un débat s’instaure sur la langue à utiliser. Le bokmål de l’administration et de l’élite de la société est mis en rivalité avec le Landsmål, le "parler du pays" ou "Nynorsk", le nouveau norvégien. Ivar Aasen créa cette langue en faisant la synthèse des dialectes norvégiens de toute la Norvège. Malgré le terme "nouveau", cette langue norvégienne archaïsante est finalement la plus proche du parler commun originel, après l'islandais. De nos jours les deux langues cohabitent officiellement et pacifiquement. Au XXème siècle, s’entame une réforme de l’orthographe en Scandinavie. Elle vise principalement la simplification de la langue. La conjugaison verbale est unifiée, les conjugaisons plurielles abolies. On supprime des accumulations vocaliques et consonantiques. On supprime également des mots d’origine étrangère pour les remplacer par des mots tirés du glossaire scandinave.
Les déclinaisons disparaissent en suédois, danois et norvégien mais demeurent dans les formes régionales comme le gotlandais, le sjelandais, le féroien ainsi que dans l’Islandais.